Santé

Les piqûres de moustique

Hantise des soirées d'été pouvant gâcher un dîner entre amis dans le jardin, cause d'insomnie lié au bourdonnement intempestif et obsessif alors qu'on est sur le point de s'endormir, le moustique est l'invité invisible mais nuisible, redouté de tous malgré sa petite taille. Et pour cause : la piqûre de moustique provoque des démangeaisons incontrôlables, voire douloureuses, sans parler des risques de transmissions de maladies. 


La question vous intéresse ? Vous êtes régulièrement la proie de ces insectes assoiffés de sang ? Vous souhaitez savoir comment soulager ces boutons rouges qui ne vous laissent pas un instant de répit ? Alors pour en savoir un peu plus, voici quelques réponses aux questions que vous vous posez.

Une vie de moustique

Commençons par un peu de biologie : les moustiques font partie de la famille des insectes et passent par quatre phases de développement : œuf, larve, nymphe et adulte. Les trois premières étapes se réalisent en milieu aquatique, la dernière est aérienne, avec une prédilection pour les zones humides. Au total, le cycle de développement du moustique dure de 10 à 15 jours.

Au même titre que les abeilles ou les papillons, cet insecte qui se nourrit du nectar des fleurs joue un rôle important dans le processus de pollinisation (transport du pollen pour féconder les plantes). 

Un animal apparemment inoffensif, essentiel dans la chaîne alimentaire et bénéfique pour la nature … qui pourrait s'en plaindre ? Oui mais voilà, derrière cette belle image se cache une autre réalité liée au cycle de développement de cet insecte.

Pourquoi les moustiques piquent-ils ?

Lors de l'accouplement, les mâles et les femelles forment un essaim. Vous avez sans doute remarqué, peu après le coucher du soleil en période estivale, des nuées de moustiques à quelques mètres du sol. Le bourdonnement caractéristique des moustiques, ce « bzzz bzzz » si désagréable, n'est émis que par les femelles et permet aux mâles de les repérer, chaque espèce se distinguant par une fréquence spécifique. Et ce sont ces mêmes femelles (encore elles !) qui sont responsables de ces piqûres si pénibles, le repas de sang étant indispensable à la ponte (espèces hématophages). En effet, ce « prélèvement » réalisé généralement à la tombée de la nuit, durant deux à trois secondes, leur permet d'ingérer les protéines nécessaires à la maturation des œufs. Ce cycle indispensable « repas sanguin / maturation des œufs / ponte » est répété plusieurs fois au cours de la vie de l'insecte. 

Démangeaisons : une réaction allergique

Mais alors, d'où vient cette démangeaison insupportable qui accompagne toute piqûre ? En fait, durant cette « ponction », la femelle injecte de la salive coagulante, qui provoque chez l'homme une inflammation, d'où le petit bouton rouge qui apparaît ensuite et qu'on ne cesse de gratter avec plus ou moins d'énergie, en fonction de l'intensité de la réaction allergique.

Si ça peut vous rassurer, vous n'êtes pas les seules victimes de cette femelle assoiffée de sang : certaines espèces se nourrissent exclusivement du sang des oiseaux, des rongeurs et des grands mammifères.

Comment soulager une piqûre de moustique ?

En fonction des individus, la piqûre peut être totalement indolore (quels chanceux !) ou au contraire provoquer une réaction allergisante plus grave, du fait de la libération par l'organisme atteint d'une substance réactive, l'histamine. Pour soulager ces démangeaisons intempestives, plusieurs remèdes peuvent être appliqués.

Premiers réflexes

Il est tout d'abord conseillé de rincer la piqûre avec de l'eau et du savon, de préférence de Marseille car ce dernier a un effet calmant. Il est également possible de poser un objet chaud sur la piqûre (ex : tasse de thé, tissu imbibé d'eau) pour bloquer la production d'histamine pendant quelques heures. A l'inverse, l'usage d'un glaçon est tout aussi efficace. Certaines plantes peuvent également avoir un effet apaisant : on peut ainsi frotter la piqûre avec des feuilles de plantain écrasées (mauvaise herbe très courante dans les jardins), ou encore avec de la menthe ou des rondelles d'oignon. Les huiles essentielles sont également couramment utilisées : clou de girofle, eucalyptus, menthe poivrée.

Pour les cas les plus sérieux

Si les démangeaisons persistent et si la réaction allergique s'amplifie (ex : apparition d'un œdème gonflé et douloureux), il faut dans ce cas recourir aux médicaments antihistaminiques, par voie orale ou en application cutanée. Ces derniers bloquent les effets de l'histamine produite par le corps en réaction à la piqûre de moustique. Pour les inflammations les plus sérieuses, il est recommandé d'utiliser des pommades à base de corticostéroïdes. 

Pourquoi ne faut-il pas gratter une piqûre de moustique ?

Le fait de gratter une piqûre active les terminaisons nerveuses qui sont situées à proximité, et provoque une nouvelle libération d'histamine, qui accentue la sensation de démangeaison. En clair, plus vous grattez, plus ça gratte : c'est un cercle vicieux ! Par ailleurs, il ne faut pas négliger les risques d'infection résultant de ces frottements intempestifs. 

Une piqûre de moustique est-elle dangereuse ?

Les moustiques, au même titre que les tiques, sont les premiers vecteurs de pathogènes, transmissibles entre animaux, mais aussi à l'homme (en moyenne 725 000 décès par an). Ils sont en effet porteurs de virus impliqués dans les maladies humaines, transmis par l'intermédiaire de la trompe de l'insecte lors de la piqûre. Ils véhiculent ainsi le paludisme (malaria), l'une des premières causes de mortalité dans le monde, mais aussi un certain nombre d'arboviroses (maladies à virus), comme la dengue, la fièvre jaune ou encore le chikungunya. Ils peuvent aussi transmettre des encéphalites virales (inflammation de l'encéphale) ou encore des filarioses (développement de vers parasites dans l'organisme). 

Comment se réalise la transmission ? Lors de la piqûre, le moustique aspire le parasite pathogène en même temps qu'il prélève le sang. Ce dernier se multiplie dans le corps de l'insecte et se retrouve dans ses glandes salivaires. Il est immédiatement inoculé à la prochaine « victime » de ce repas de sang essentiel à la reproduction de l'animal. 

Il est important de préciser que le virus du sida ne peut être transmis par le moustique, car il ne peut pas se multiplier dans le corps de l'insecte. Il est très rapidement digéré et ne survit pas dans cet organisme.

Les pays les plus touchés

Les moustiques porteurs de pathogènes dangereux sont essentiellement présents dans les pays du Sud : Afrique, Asie du Sud, Amérique latine. Cette répartition est liée aux conditions climatiques plus favorables au cycle de développement de l'insecte (température et humidité).

Toutefois, le déplacement de personnes et de marchandises, associé au changement climatique, contribuent à l'expansion des espèces « sensibles ». Ainsi, le « moustique tigre » a été recensé en Italie et dans le Sud de la France. Pas de panique pour autant, aucune pathologie suspecte n'a été enregistrée à ce jour dans l'Hexagone.

Jules CLERGER

Jules CLERGER

Auteur depuis le 25 août 2011

Technicien depuis 15 ans dans la région PACA, j'interviens chez les pros et les particuliers pour installer des dispositifs d'éloignement des moustiques. Je les connais bien, que ce soit le moustique commun ou le tigre et je voulais partager avec vous mes connaissances.